Histoire de l'éducation populaire
Histoire de l'éducation spécialisée

Françoise Tétard

 

 

 

Photos de différentes époques

 

Collection personnelle et familiale (coll.Ginette Tétard, sa mère) - coll. CNAHES - coll. Denise Barriolade (chez Régine Lacroix-Neuberth,CTP théâtre).

 

A La Prévalaye, mai 1994

1994

1994

1994

Chez Régine Lacroix-Neuberth à Castelnau-le-Lez, 2000. Photo Denise Barriolade.

Chez Régine Lacroix-Neuberth à Castelnau-le-Lez, 2000. Photo Denise Barriolade.

Chez Régine Lacroix-Neuberth à Castelnau-le-Lez, 2000. Photo Denise Barriolade.

Rue Gabrielle, 29 mai 2004

Rue Gabrielle, 29 mai 2004

Rue Gabrielle, 29 mai 2004

26 novembre 2005

2006

 

 

Françoise Tétard est née en 1953 à Boulogne-sur-Mer d'une mère institutrice et d'un père comptable. Militante au Parti communiste, elle s’engage aussi très tôt dans l’animation socio-culturelle en devenant animatrice puis instructrice aux CEMEA (Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active). Parallèlement, après un baccalauréat scientifique, elle opte pour des études d’histoire à l’Université d’Amiens. Elle entre en 1975 au CRIV (le Centre de recherches interdisciplinaires de Vaucresson), pour y accompagner d’abord un stage de l’OFQJ (l’Office franco-québécois de la jeunesse). Elle y restera vingt ans durant, jusqu’à la fermeture du centre, tout en y faisant ses armes d’historienne. En 1979, elle y est nommée ingénieur d’études CNRS. En 1982, elle obtient un DEA en histoire à l’Université Paris VII avec un mémoire intitulé Recherche exploratoire pour une histoire de la jeunesse 1930-1965. Ce travail est dirigé par Michelle Perrot, dont elle reconnaît faire partie des héritières intellectuelles. La même année, son tout premier article consacré à la révolte des filles de la prison de Fresnes (1947) paraît dans Les Cahiers de Vaucresson.

Dès lors, Françoise Tétard entreprend un doctorat sur le thème des Politiques de la jeunesse dans la France en Reconstruction 1944-1966 sous la direction d’Antoine Prost. « Une thèse est comme un chef-œuvre de compagnonnage » écrit-elle. Cette réflexion alimentera en effet pendant près de vingt ans une part essentielle de ses actions de recherche et d’animation de la recherche, de promotion de l’histoire et de publication, sans aboutir à la forme académique d’une thèse. Ce faisant, elle aborde le champ des politiques menées auprès à la fois de « la jeunesse qui va bien » et de « la jeunesse qui va mal » mises en œuvre majoritairement par des associations. En 1995, le CRIV ferme ses portes. Françoise Tétard rejoint alors le Centre d’histoire sociale du XX° siècle, une équipe de recherche fondée en 1966 par Jean Maitron.

Le thème des « enfances irrégulières » et de leurs institutions prend une place prépondérante dans ses écrits. Elle y consacre de nombreux articles mais aussi deux ouvrages sur la prévention spécialisée avec Vincent Peyre (La Découverte, 2006) et sur les « filles de justice » avec Claire Dumas (Beauchesne, 2009). Vient ensuite un ensemble de travaux sur les mouvements, institutions et associations d’éducation populaire, menés dans une approche prosopographique. L’un de ses ouvrages co-écrit avec Christian Lefeuvre, porte sur l’un de ces mouvements, Culture et Liberté. Françoise Tétard travaille aussi sur les politiques publiques de jeunesse, surtout à travers les questions de la participation des jeunes et de la cogestion entre l’Etat et les associations.
Elle fait rapidement le constat d’une part de sa solitude d’historienne travaillant sur ces sujets (elle a été la seule historienne de toute l’équipe du CRIV), d’autre part de l’état lacunaire des archives directement accessibles dans les services d’archives publiques. Son souci d’instituer un véritable champ de recherche l’amène à se préoccuper avec insistance du sort des nombreuses archives conservées dans les caves et greniers des associations et de leurs militants. Elle apporte ainsi une forte contribution à la création du CNAHES (Conservatoire national des archives et de l’histoire de l’éducation spécialisée) en 1994, puis à celle du dispositif PAJEP (Pôle des archives de la jeunesse et de l’éducation populaire) en 1999, et à leur animation respective. Elle poursuit toujours plusieurs projets de recherche avant de décéder le 29 septembre 2010 à Paris.

 

 

 

La maison parisienne, 29 rue Gabrielle, à Montmartre

 

Photos Jocelyne Guzzo, 2010

 

 

La maison corse à Nocario

 

Collection Denise Barriolade